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La santé est une ressource de la vie quotidienne
5 décembre 2011

Le virus Epstein-Barr (EBV)

Le virus Epstein-Barr (EBV) ou herpes virus humain de type IV (HHV-4), un membre de la famille des Herpesviridae, est l'un des virus humains les plus communs. Le virus est présent dans le monde entier et la plupart des gens sont infectés par l'EBV au cours de leur vie. L'exposition précoce au virus est plus fréquente dans les pays en voie de développement où le taux de l'infection est proche de 100% durant les 5 premières années de la vie. Dans les pays industrialisés, 25-50% des adolescents sont infectés par l'EBV à l'âge de 18 ans et à l'âge de 40 ans, 80-90% des adultes sont infectés.

L’infection par l'EBV chez les enfants ne causent habituellement pas de symptômes ou est indiscernable d'autres maladies bégnines de l'enfance. Lorsque l'infection par l'EBV se produit pendant l'adolescence ou l'âge adulte, il provoque la mononucléose infectieuse 35% à 50% du temps. Cette maladie est toutefois rarement rencontrée dans les pays en voie de développement.

Mononucléose infectieuse

La mononucléose infectieuse doit son nom au grand nombre de globules blancs (cellules mononucléaires) dans le sang. Les symptômes de la mononucléose infectieuse sont :

  • fatigue,
  • fièvre,
  • maux de gorge,
  • ganglions lymphatiques enflés.

Une rate enflée (chez environ 50% des personnes) ou une atteinte hépatique peuvent se développer. Des problèmes cardiaques ou l'implication du système nerveux central ne se produisent que rarement et la mononucléose infectieuse n'est presque jamais mortelle.

Il n'existe aucun traitement spécifique. Les personnes atteintes de mononucléose infectieuse peuvent être aussi actives qu'elles le veulent. Toutefois, en raison du risque de rupture de la rate, soulever des objets lourds et les sports de contact devraient être évités.

Bien que les symptômes de la mononucléose infectieuse disparaissent généralement en 1 ou 2 mois, l'EBV reste dormant ou latent pour le reste de la vie de la personne. Périodiquement, le virus peut se réactiver sans symptômes et se trouver dans la salive des personnes infectées. Ainsi, ces personnes peuvent transmettre le virus à des personnes non infectées par le partage de nourriture ou un baiser d’où l’autre nom de la mononucléose : « maladie du baiser ».

Complications

EBV infecte préférentiellement et persiste indéfiniment en dormance dans les lymphocytes B et les cellules épithéliales de l’oropharynx (muqueuse de la gorge) d’un sujet sain. Une fois dans les lymphocytes B, le virus les fait proliférer à l’infini (immortalisation). Cependant, en fonction des circonstances, le virus peut se multiplier et détruire les cellules qu’il infecte. Le virus peut se réactiver lors d’une immunodépression surajoutée et dans ce cas peut provoquer une pathologie grave.

L'EBV a été lié à la maladie de Hodgkin, au lymphome de Burkitt et au carcinome du nasopharynx (la partie supérieure du pharynx au-dessus du voile du palais constituée des fosses nasales). Enfin, il apparaît que l'infection par le virus est associé à un risque plus élevé de certaines maladies auto-immunes, en particulier la dermatomyosite, le lupus érythémateux systémique, la polyarthrite rhumatoïde, le syndrome de Sjögren et la sclérose en plaques.

Le virus est également lié à certains cancers rares chez les patients transplantés immunodéprimés ; par exemple, plus 80% des lymphomes non-hodgkiniens sont associés avec EBV.

Lymphoprolifération post-transplantation (PTLD)

L'ubiquité de EBV a mis les receveurs de greffe d'organes, notamment les greffés du foie, à risque pour un ensemble de maladies. La manifestation la plus grave de l'infection par EBV est la lymphoprolifération post-transplantation (PTLD), en particulier chez les enfants pour qui le risque de développer PTLD est beaucoup plus grand en comparaison avec les adultes. La plupart des cas de lymphoproliférations post-transplantation sont observés durant la première année après une transplantation, où l’immunosuppression est majeure, et diminue au cours des années suivantes.

Le risque de développer une lymphoprolifération (en général de lymphocytes B) est 10 à 20 fois supérieur quand le receveur est EBV négatif et que le donneur est EBV positif.

Le diagnostic de PTLD peut être difficile car les symptômes miment le rejet du greffon.

Ces facteurs sont liés à l’incidence de la lymphoprolifération :

  • l'intensité de l’immunosuppression utilisée augmente la susceptibilité à la lymphoprolifération et elle se produit plus tôt,
  • le nombre d’épisodes de rejet nécessitant l’augmentation des immunosuppresseurs également augmente la susceptibilité,
  • la durée de l’immunosuppression et la nature de l’immunosuppresseur, ainsi les patients sous tacrolimus semblent plus à risque que les patients sous cyclosporine,
  • la nature de l’organe greffé : un organe contenant beaucoup de cellules de type lymphatique augmente le risque (intestin > poumon = cœur > foie > rein),
  • l’âge, le statut CMV (cytomégalovirus), et de l’hépatite C (HCV).

La lymphoprolifération post-transplantation reste une complication majeure après transplantation hépatique. Le suivi de la charge virale EBV afin d’instruire des réductions prophylactiques de l'immunosuppression pour prévenir la maladie due à EBV et PTLD est la stratégie optimale de prévention actuellement disponible. Le diagnostic précoce de PTLD facilite la thérapie.

 

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Commentaires
R
Parfois on ignore le symptome de cette maladie causé par l’infection par l'EBV. On le confond souvent à d'autres maladies.
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