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La santé est une ressource de la vie quotidienne
13 avril 2012

Dépistage de l'hépatite B chronique en France

L’infection par le virus de l’hépatite B (VHB) est une maladie fréquemment asymptomatique. Elle est transmissible lors des relations sexuelles, par le sang ou ses dérivés, de la mère à l’enfant lors de l'accouchement et par contacts intrafamiliaux.

C’est une maladie à prévention vaccinale. En France, 24 millions de personnes sont actuellement vaccinées contre le virus de l’hépatite B, toutefois la couverture vaccinale reste inférieure à 30% chez les nourrissons.

L’hépatite B devient chronique dans 2 à 10% des cas avec des risques d’évolution vers une cirrhose et un cancer du foie :

évolution de l'infection par le VHB

Source: Institut de veille sanitaire (InVS)

En France, le dépistage de l’antigène HBs (AgHBs), marqueur sérologique du VHB, est obligatoire au 6ème mois de grossesse. Il est recommandé pour les partenaires sexuels et l’entourage proche des personnes atteintes d’hépatite B, les personnes infectées par le VIH ou le virus de l’hépatite C (VHC) et, avant vaccination, pour les migrants de première ou seconde génération originaires de zones de forte endémie.

La prévalence de l'antigène HBs (AgHBs) est de 0,65% et seulement 55% des porteurs chroniques connaissaient leur statut en 2004, le renforcement du dépistage du virus hépatite B (VHB) reste donc un objectif de santé publique en France. Larsen et al., au International Liver Congress 2012 de l’EASLD à Barcelone (Espagne), 18 – 22 Avril 2012, décrit l’évolution du dépistage de l'AgHBs depuis 2000 et les caractéristiques sociodémographiques des personnes testées pour l'AgHBs et ceux confirmés AgHBs-positif en 2009-2010.

Les données proviennent des pôles de référence volontaires et, pour la population générale, du réseau de laboratoires d'analyse de biologie médicale (Rena-VHC/B), du centre national de référence des hépatites et du Système National d'Informations Inter-Régimes de l'Assurance Maladie (SNIIR-AM).

Depuis le début des années 2000, le nombre de tests HBsAg a augmenté de 5% par an en moyenne dans la population générale et de 15% dans les pôles de référence. Parallèlement, la proportion de résultats positifs a été divisée par 3 dans les pôles de référence pour atteindre 0,6% en 2009, semblable au chiffre du réseau RenaVHC/B en 2009.

En 2009-2010, le dépistage AgHBs concerne en majorité des femmes (54-68% selon les sources de données), tandis que les personnes HBsAg séropositives sont principalement des hommes (61-68%). Les individus confirmés HBsAg-positif sont, pour la plupart, âgés de 20-39 ans (54-70%).

Les patients HBsAg séropositifs diagnostiqués et nouvellement référés au centre national de référence en 2009 sont nés en Afrique subsaharienne (ASS) pour 47% et en Asie pour 12% et pour 63% d’entre eux ont été diagnostiqués au cours d'un dépistage systématique (aucune différence selon la prévalence de l'AgHBs du pays d’origine). Les patients nés en Afrique subsaharienne ou en Asie ont été testés plus fréquemment en raison des facteurs de risque du VHB (24% contre 11%). La proportion de cirrhose ou de carcinome hépato-cellulaire (10%) ne différait pas en fonction de l'endémicité du pays de naissance.

Bien que l'activité de dépistage HBsAg ait augmenté depuis 10 ans dans la population générale et dans les pôles de référence volontaires, la proportion de tests HBsAg positifs reste faible (0,6% en 2009) et proche de la prévalence du HBsAg dans la population générale (0,65%). En outre, la proportion de patients nés en Afrique subsaharienne ou en Asie diagnostiqués en raison des facteurs de risque est modérée (24%). Alors que le dépistage est recommandé pour les migrants provenant des zones fortement endémiques, le dépistage est souvent réalisé fortuitement pour ces patients. Ces résultats suggèrent que le dépistage du VHB en France pourrait être amélioré par de meilleures stratégies de dépistage ciblées, en particulier chez les personnes nées dans les pays de forte endémie VHB.

Un renforcement du dépistage des personnes à risque vis-à-vis de l’hépatite B est nécessaire pour permettre une prise en charge précoce des personnes infectées et la mise en place de mesures préventives de l’entourage, notamment par la vaccination.

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